LA COURSE
À la base de l'activité d'Ondekoza se trouve le principe du "Sogakuron" (走楽論): "courir et jouer du tambour ne font qu'un, et reflètent le drame et l'énergie de la vie". Peut-être il y en a, parmi vous, qui se demandent : pourquoi la course ? Je vais répondre avec mon avis perso, alimenté par 30 ans d'expériences, lectures et rencontres dans ce domaine.
Nous savons que cet art requiert un corps solide, des abdominaux toniques pour soutenir la colonne vertébrale, une bonne technique respiratoire, une résistance physique et une agilité des articulations. Une bonne préparation sportive peut donc mieux préparer les percussionnistes. Faire du sport ensemble tous les jours à la même heure est également une arme puissante pour renforcer l'esprit de communauté. Vous demanderez : pourquoi ne pas faire de la gymnastique dans la salle qu'ils utilisent pour les répétitions ? Un peu de jumping jacks, un peu d'étirements et c'est parti. Eh bien, je pense que le principe qui guide Den, au moment où il déménage à Sado, ne peut être dissocié d'une recherche de communion avec la nature. Courir permet de traverser des champs, des bois, des plages, des collines, d'observer les fleurs, les plantes, les animaux, de respirer un air pur, de ressentir toute la force de cette nature qui entre en toi, te saisit et te rend très fort. Mais il y a plus. Un sport de déplacement, par rapport à une activité sur place, permet d'exprimer pleinement le potentiel spirituel de cette action.
Sans le savoir, ces jeunes sur cette île commencent à vivre la course quotidienne comme :
- Sanctuaire : le temps de course est un temps sacré ;
- Prière : ouverture de soi à la conversation avec l'univers ;
- Méditation : entrer en soi-même pour trouver un réconfort spirituel ;
- Pèlerinage : une course est à la fois un voyage et une destination.
Ce que Tagayasu avait pressenti, la science l'a confirmé par un nombre d'études impressionnant. Il a été documenté qu'une vision spirituelle de la vie, tout comme une activité motrice quotidienne, peuvent avoir un impact positif sur la santé. Les personnes ayant une attitude spirituelle par rapport à un soin quotidien de leur corps, sont mieux en mesure de gérer le stress, de se remettre des maladies et sont fondamentalement plus longues à vivre.
Les avantages spirituels de la course (en appréciant la nature, en développant un sentiment de communion avec les autres, en admirant le lien entre les différents éléments de l'univers) peuvent apaiser l'esprit, faciliter l'introspection et vous aider à devenir plus complet. Les habitants de Sado qui se lèvent très tôt peuvent donc voir ces jeunes hommes et femmes arpenter l'île à grands pas avec un sourire de confiance en l'énergie de la Nature littéralement tous les jours.
LE SUCCÈS
En 1975, ils sont prêts pour leur débuts internationaux qui s'avèrent spectaculaires : ils se mélangent aux participants du marathon de Boston, et à l'arrivé, là où tout le monde était essoufflé et avait juste envie de boire un litre d'eau et se jeter sur un canapé, ils montent sur scène pour jouer sur leur tambour "Odaiko" de 350 kg, et, croyez-moi, il faut du souffle et de l'endurance pour faire un concert de taiko !
Le groupe enchaîne les succès avec la force du corps, de l'esprit, de la technique taïko, qui entre temps est devenue époustouflante, suscitant l'enthousiasme du public et lui faisant cadeau d'une énergie sans précedents. Jusqu'à ce que quelque chose, dans les dynamiques de la commune, se casse. Nous ne sauront jamais quelle est la nature des divergences d'opinion entre Tagayasu et une partie du groupe. Nous savons seulement que la fracture est irréparable : Tagayasu et d'autres quittent l'île à jamais, gardant le nom Ondekoza. Ceux qui restent prennent le nom de Kodo sous proposition d'Eitetsu Hayashi, lequel partira quand même un an plus tard pour tenter une carrière en solo.
Alors que Kodo fait des tournées "normales", Ondekoza continue à se distinguer par la course :
1990
La tournée "US Marathon Tour" commence et finit avec une représentation au Carnegie Hall. Les membres se sont produits dans déplacés d'une ville à l'autre à pied. Les membres ont passé trois ans à courir et faire des spectacles parcouru un total de 14 910 km tout le long des États-Unis tout en se produisant dans tout le pays : un exploit sans précédent.
1998
Le groupe commence son "China Marathon Tour", une autre tournée "en courant" couvrant 12 500 km. En 2000, Ondekoza court de Shanghai à Hong Kong, en passant par Kunming et Xi'an. Cette magnifique aventure se termine tragiquement :
en avril 2001 Tagayasu Den, le fondateur du projet, le créateur du rêve, le visionnaire qui nous a fait cadeau d'un chapitre aussi intense dans l'histoire du spectacle, reste victime d'un accident de voiture. Oui, comme Oguchi! Même destin. De ce fait, la tournée en Chine n'a jamais été achevée.
La course à pied continue (2004 Marathon de Boston, cette fois suivi d'une performance appelant à la paix dans le monde, et 2005 "Taiwan Marathon Tour"), mais ce n'est plus le point principal.
Le succès international continue (2006 Tournée européenne en Croatie, en Italie, en Suisse et en Allemagne, 2008 retour en Italie ainsi que dans la péninsule des Balkans, 40e anniversaire d'Ondekoza, 2010 Afrique et Moyen Orient ) ainsi que le prestige dans leur pays : en 2009 l'Empereur japonais les a choisis pour la célébration du 20e anniversaire de l'accession au trône. Je pense que ça a été le concert le plus solennel de leur vie.
"MUSIC & RHYTHMS