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Makyō

Dernière mise à jour : 15 mars

Définition de Makyō : Makyō (魔境) est un terme propre à la pratique du bouddhisme zen. 魔 ("Ma") signifie démon ou magie, tandis que 境 ("kyo") prend le sens de monde réel. Il s'agit d'une sorte de transe caractérisée par des phénomènes hallucinatoires, considérée comme une forme de pseudo-Satori, une condition spirituelle qui renvoie au pseudo-nirvana bouddhiste décrit dans le Visuddhimagga. Ce phénomène peut survenir lors d'une méditation très intense.



Après avoir constaté que les personnes, pour ainsi dire, "new age" ont souvent des difficultés de coordination psychomotrice, mémoire, concentration et auto-discipline, je me suis demandée pourquoi, et ma recherche m'a fait découvrir un vaste monde, que je suis loin d'avoir entièrement exploré. Comme tu as vu dans l'article précédent, les activités "new age" sont nombreuses et provenantes de plusieurs pays. Toutefois, je pense que les adeptes d'une vie "spirituelle" dans un contexte "occidental" suivent un peu tous le même parcours, du moins pour ce qui concerne les changements neuronaux. Pour simplifier, je vais donc parler des recherches autour de la méditation d'origine asiatique.


Méditation bouddhiste & C. Parmi tant d'effets positifs, il est facile d'oublier que la méditation, comme toute pratique humaine, peut aussi avoir ses effets secondaires : des problèmes qui sont connus depuis des milliers d'années par les moines et les ascètes pratiquant la méditation en Orient, mais qui sont encore peu étudiés en Occident. Une étude de 2017 de l'université Brown, publiée dans Plos One, a tenté de recenser les effets secondaires et les expériences inhabituelles les plus fréquemment vécues par les maîtres et les adeptes occidentaux.

Les chercheurs ont notamment observé des troubles de la concentration, problèmes de mémoire, hypersensibilité à la lumière, sentiment d'euphorie, dépression, perte de sommeil, hallucinations. Ils se sont interrogés sur la nature des effets secondaires ressentis par les praticiens occidentaux parce que chez nous, ces perturbations perceptives, ne trouvent pas d'accomplissement.


Dans la tradition bouddhiste, la présence de périodes difficiles ou éprouvantes dans la pratique de la méditation est attendue et bien documentée. Dans la tradition japonaise on parle de makyō : ce sont des perturbations perceptives. Dans un cheminement spirituel continu, elles peuvent être un signe de progrès, une période de difficulté à surmonter pour poursuivre son voyage intérieur. Au contraire dans la culture occidentale la méditation est surtout considérée comme une pratique thérapeutique. On la prend et on la quitte selon notre emploi du temps. Forcément, on a du mal à surmonter l'étape des makyō. Ces dernières perturbent le système neurologique sans apporter de solution.


Dans la recherche de l'Université Brown, les chercheurs ont classées les troubles observés en sept domaines : cognitif, perceptif, affectif (lié à l'humeur), somatique, conatif (lié à la motivation), social ou lié au sentiment de soi.



Antonino Raffone, professeur au département de psychologie de l'université La Sapienza à Rome, expert en neurosciences de la méditation et pratiquant de la méditation zen, affirme : "Du point de vue des neurosciences, ce que nous savons, c'est qu'un parcours sérieux de méditation détermine la réorganisation des réseaux cérébraux, les rendant plus aptes à fonctionner de manière adaptative, en donnant de la résilience émotionnelle et de la flexibilité cognitive. Au cours de ce processus, cependant, nous passons par une phase d'instabilité des réseaux, ce qui pourrait expliquer les symptômes apparus dans l'étude."




Résumé. Si je devais expliquer tout ça de façon simple et avec mes mots, je dirai : "à force de pratiquer les pensées en liberté (méditation), les rythmes en liberté (tambour chamanique), les mouvements en liberté (danse-thérapie) etc., on perd l'habitude à dire à notre corps ce qu'il doit faire (par exemple une phrase rythmique ou une petite chorégraphie). Pour reprendre le contrôle de notre cerveau (coordination, mémoire, attention), on galère !"

Je ne veux pas dévaloriser ces pratiques ! Je dis juste qu'il faut les maîtriser, comme on fait dans leur contexte d'origine. Sinon on se retrouve inadaptés à 1) notre société et à 2) notre parcours spirituel à la fois.



Que doit donc faire la personne "new age" pour pratiquer aisément un instrument de musique ? Ou tout simplement pour retrouver l'ancrage? J'ai quelques idées à ce sujet, que je vais partager ici !

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