TaikoMama

1 févr. 20224 Min

Les arts martiaux

Mis à jour : mars 15


 

Nous savons que le son du taiko ramène notre mémoire cellulaire au battement du cœur de notre maman lorsque on était dans son ventre.

Une expérience "oubliée" donc, une reconnexion avec l'infini duquel on est arrivé(e)s en naissant.

Cet article est pour les personnes qui ne se contentent pas de faire boum boum boum sur un tambour pour profiter de cette belle sensation guérisseuse, mais souhaitent surtout apprendre l'instrument taïko.

Le contenu de mes recherches sur les pratiques spirituelles qui, non seulement n'aident pas, mais entravent même le bon apprentissage de la percussion pourrait être choquant. En suivant mon témoignage, on risque de simplifier excessivement mon discours et opposer l'apprentissage musical à la spiritualité. Et on pourrait finir par penser que le taiko n'est pas du tout spirituel.
 
Mais je vous rassure, ce n'est pas vrai ! Au contraire. Le taiko a un très fort côté spirituel. Seulement, ce n'est pas comme les new age l'imaginent. Mais on peut absolument faire de la musique (avec des résultats) ET garder son parcours spirituel. Je vous explique comment.

LÂCHER PRISE.
 
Ce que je crois avoir compris, c'est que les pratiques spirituelles en vogue en France à notre époque, pour faire trouver le "soi", passent par le lâcher-prise.

Du genre "Laisse-toi aller, oublie les pressions sociales, tu es fantastique comme tu es, tu n'as pas besoin de prouver quoi que ce soit, détends-toi, etc.".

Cette pratique est excellente lorsqu'on se sent écrasés par les obligations et la culpabilité. Toutefois, si on répète régulièrement cette cérémonie cérébrale, notre esprit pourrait finir par intégrer l'idée que l'effort n'est pas utile, et peut-être même l'idée qu'il est toujours nuisible.


 
Quelles peuvent être les conséquences de cette mentalité ? Je ne sais pas comment cette attitude peut changer notre comportement au quotidien. Je peux seulement vous dire ce que je vois en salle pendant les cours ou les stages : la personne arrive en salle pleine de bonne volonté mais est incapable de retenir un rythme ou reproduire une chorégraphie. Elle trouve rébarbatives les explications de théorie musicale, elle se distrait facilement, etc.

Je vais passer temporairement à dire "tu" au lieu de "vous", ok? Imagine une pièce avec des meubles et des objets. Tu te sers des objets (que sais-je, une tasse pour te verser du thé, un cahier pour noter des courses) de façon normale, efficace. Mais si tu as sur le dos, tout le temps, un sac à dos de 25kg, ton cerveau te fait verser le café ou écrire tes notes avec moins d'attention, peut-être moins de précision. Pourquoi? Pour économiser tes énergies. Parce que le poids te prend déjà des forces, et tu n'en as pas assez pour tout.
 

Un jour, tu as une idée : le sac à dos, tu peux le poser par terre. Tu reprendras son contenu que lorsque tu en auras besoin.
 
La pièce c'est notre journée, les actions sont nos activités quotidiennes, le sac à dos est la charge mentale. C'est mon avis mais... cette charge mentale n'est pas seulement composée de factures, consultations médicales, administration de la maison, travail, rapport avec les autres, rendez-vous, paperasse :

le parcours spirituel entamé peut en faire partie aussi. "Comment ça ? Un parcours spirituel est censé me libérer du poids de ma vie quotidienne", vous direz.
 
Vous avez raison : il est censé nous libérer. Alors pourquoi se retouvre-t-on alourdis ?

Voilà ma théorie : en cherchant le vrai "moi", on a tellement cru à notre transformation qu'on a fini par construire un personnage, et cette construction prend du temps, des énergies ; elle devient presque un travail à plein temps. Notre cerveau perçoit notre activité "new age" comme un sac à dos, et il décide d'économiser ses énergies, en nous empêchant d'apprendre le taiko/l'espagnol/le nouveau logiciel/etc.

QUE FAIRE ALORS ?
 
Il est possible de surmonter les blocages. Il est possible de récupérer ses capacités psychomotrices et la détermination à intégrer de nouveaux mouvements.
 
Il suffirait peut-être de changer son point de vue. Le lâcher-prise-à-tout-prix sert à arrêter de culpabiliser mais ne sert pas à forger son esprit. Il y a une autre mentalité, très puissante, pour sortir le meilleur de soi et le soi le plus authentique : celle des arts martiaux. Le taiko en tant qu'art martial est une excellente voie de "redescente dans la matière". Par l'ancrage, la conscience de soi et le but ultime : la redéfinition de soi.


 

 
Et voilà que le secret est dévoilé : le taiko n'est pas qu'un instrument de musique, il est tout aussi bien un art martial. Pourquoi ? Pour au moins trois raisons :
 
1) Il y a un combat, mais pas contre un ennemi. C'est un combat contre les blocages, les peurs, le soi que l'on veut améliorer, enrichir.
 
2) Il y a un côté qui peut paraître agressif, mais ce n'est que de la libération d'énergie.
 
3) Il y a une croissance personnelle du point de vue spirituel, émotionnel, physique, social.
 

Concernant le corps, les bienfaits sont :
 

 
Endurance cardio-respiratoire
 
Renforcement musculaire
 
Gain en souplesse
 
Reflexes et agilité
 

 
Mais nous ne soignons pas seulement le corps. Dans les arts martiaux, l'approche est sur différentes dimensions.
 

 
Physique
 

 
Mentale
 

 
De guérison
 

 
Morale/Esthétique
 


 

 
La conclusion du raisonnement que tu as suivi jusque-là, à travers les 6 ou 7 derniers articles, est la suivante : le côté spirituel du taiko peut tout à fait être la motivation principale pour commencer cette pratique. Mais c'est un parcours spirituel beaucoup plus proche des arts martiaux (discipline, silence, respect, force, capacité d'observation, répétition du geste, abdos, envie d'aider les copains, envie de construire) que des pratiques chamaniques (pour les participants aucun effort, aucune compétence, aucun travail à la maison, juste la joie et l'envie de célébrer la vie).
 
Il peut donc nous guérir mais il est aussi un ART. Et le travail de l'artiste est long, souvent dur et demande de la vraie passion.

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